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L'école Stéhélin : ce sont d'abord les classes.
Nous voulons faire des classes les éléments principaux de l'école ; les traiter toutes à la même enseigne et avec le même niveau d'attention. Qu'elles soient toutes en contact avec la cour. Douze classes identiques dans une immense cour.
Le projet des classes est celui de la dilatation des espaces, de leur augmentation en volumes, en surfaces complémentaires et par conséquent en possibilités pédagogiques.
1- Aux anciennes classes de 55 m2, on intègre la surface du couloir actuel ;
2- On y rajoute un atelier pour deux classes ;
3- Entre les ateliers se glisse le troisième prolongement : une terrasse, espace pédagogique extérieur qui dessert le jardin potager.
Les nouvelles classes, riches d'espaces, de coins, de prolongements extérieurs fonctionnent comme des lieux de concentration et de repli, des espaces d'apprentissage et du livre, des cellules, des igloos.

L'école Stéhélin, c'est aussi la cour.
La haie, dessine ainsi un immense territoire d'exploration pour les enfants, qui s'offre à eux en contraste avec l'espace intériorisé des classes. La classe est l'espace du repli ; la cour-territoire est celui du déploiement.
Notre projet, consiste à offrir aux enfants des lieux d'expériences complémentaires à celles de la classe, des repères d'exploration dans le territoire.


La forêt est l'espace du jeu libre.
Nous proposons deux nouveaux lieux bâtis autant en relation avec le site que la forêt.
Ainsi, après la classe, les enfants disposent, de trois zones d'activités exploratoires, de trois possibilités de va-et-vient entre le refuge et le mouvement d'exploration.
Le sol en terre, les racines, l'ombre des arbres, les petits bancs. Se cacher, gratter la terre. Les arbres géants, l'écorce, le vent, le mouvement, le souffle, le toit de feuilles, « le préau-feuilles ».

Le préau-poly est l'espace du jeu organisé.
Faire du sport, de l'activité physique, de la musique, danser, sauter, faire des rondes.
Sous le préau, on entre dans une couleur jaune, qui rayonne partout sous l'action de la lumière qui vient des murs et du toit. C'est un creux où l'on se réfugie, où l'on est contenu, d'où l'on peut observer la cour et les classes.
C'est un « préau-niche » de couleur et de lumière.

Le préau-restau est l'espace du jeu social.
C'est le lieu d'arrivée, celui où l'on passe, où l'on attend pour manger. Manger ensemble, attendre pour manger. Manger dans la cour.
Il propose une expérience « couleur-lumière ».
Sous le préau, on est contenu dans la couleur vert-lumière répandue au sol, sur les murs, au plafond.
On est plutôt debout dans ce préau. On parle, on discute, on passe.
C'est un « préau-toit-murs » de couleur.



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adresse : rue Stéhélin 33000 Bordeaux
programme : restructuration de 12 classes, création d'une salle polyvalente et d'un restaurant scolaire
maîtrise d'ouvrage : ville de Bordeaux
maîtrise d'oeuvre : Jean Henri Kocken, en association avec l'Atelier Provisoire
paysagiste : atelier Arcadie
bureaux d'études techniques : Escaich-Peyre (structure), Vivien (fluides), Belissen (électricité)
date de réalisation : concours 2003, études 2004, chantier 2005
surface (shon) : restructuration 1830 m2 / neuf 930 m2
prix : 3 202 000 euros
site : urbain




Légendes

1- La forêt, le préau-poly, le préau-restau : vue générale de la cour depuis les classes (image : Jérôme d'Aviau de Piolant)
2- Plan de rez-de-chaussée
3- Vue des ateliers depuis la cour maternelle (image : Jérôme d'Aviau de Piolant)